Balade en ville. [ Nilane ]

Des immeubles gigantesques, des voitures partout, des boutiques de tout et n’importe quoi, des panneaux, des passants, du bruit, bref, je me balade en centre-ville. Le pire ici, après le cris d’enfants et les pas pressés des passant, c’est sûrement l’odeur, cette horrible odeur de pots d’échappement. Mais bon, on s’y habitue. Je viens souvent dans ce coin.

Je me faufile entre les humains, dont la plupart sont trop pressés pour me remarquer, puis je me dirige vers une petite boutique, « La Charcuterie », coincée entre deux immeubles géants. Je la connais bien, cette charcuterie. Le boucher m’a prit en affection et me donne ses restes.

Je m’assois devant la porte, puis j’aboie. Le boucher ne tarde pas à arriver, un beau morceau de viande entre les mains. Il me le lance, puis repart sans faire plus attention à moi. Je prends mon morceau puis part m’allonger un peu plus loin avant de commencer à manger.

Invité

Je me promenais encore. Oui, je n'avais rien d'autre à faire que ça et mes rondes dans mon quartiers je ne les faisais pas tout le temps. Je n'avais pas envie de passer pour l'alpha qui surprotège les membres de sa meute comme une maman poule avec ses poussins. Je n'avais pas non plus envie qu'ils pensent que je les surveillais. Je ne parlais pas beaucoup aux chiens de la meute, nous nous disions "bonjour" quand nous nous croisions mais rien de plus que de politesse et courtoisie. Je voulais avoir des amis moi! Je voulais être aimée au sein de ma meute! Mais je ne savais pas quoi faire pour me rapprocher d'eux. Je ne pensais pas, en devenant Alpha, qu'un tel gouffre se formerait entre moi et eux et j'en étais un peu troublé. Mais je ne m'inquiétais pas à ce sujet, le gouffre finirait bien par disparaitre, il suffisait pour ça que je trouve une solution... Mais quelle pouvait bien être cette solution?

Mes pas m'avaient conduit à la ville. Cet endroit, je ne 'aimais pas beaucoup. Il y avait toutes sortes d'odeur étrange qui me piquaient la truffe. Des odeurs âcres, sucrées, épicées, amères, douces... il y en avait tellement que j'en avais mal à la tête. Je me souvenais de la première fois où j'y étais venue. C'était avec Mariane, l'enfant qui avait été ma maitresse. C'était avant qu'elle tombe malade, à l'époque où nous courions tous les deux partout, ensemble. Elle et ses parents m'avaient fait venir ici, ils devaient acheter je ne sais quoi dans l'une des nombreuses boutiques. Mais nous étions passés devant un magasin de parfum et ma truffe en avait souffert. Depuis, j'ai appris à éviter ce genre de boutiques. La nostalgie de ce souvenir m'envahi. Cette pauvre petite me manquait beaucoup...

Une douce odeur se différencia parmi toutes les autres. Une odeur de viande qui s'échappait de l'une des boutiques de la rue devant moi. Je sentie mon ventre grogner... j'avais faim. Je m'approchais du lieu qui sentait si bon quand je vis une louve s'en approcher, s'assoir devant la porte et aboyer. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien être en train de faire... un homme en sortie et lui jeta l'un morceau de viande. La louve l'attrapa et repartie. Qu'est ce qu'une louve faisait en ville?

J'hésitais. Soit j'imitais la louve et j'aboyais devant la porte pour réclamer la nourriture. Soit je la suivais. La première solution me donnait envie mais je ne pensais pas que cet homme me donnerait, à moi aussi de la viande. Je fini donc par suivre la louve. Elle ne partie pas loin, je la retrouvais allongé en train de manger le morceau de nourriture. Je m'approchais un peu et découvris que cette louve n'en était pas une. C'était une chienne aux apparences trompeuses. Je m'approchais encore un peu et décidais de lui parler.

"Heu... bonjour."

Simple, mais poli. Je ne cherchais pas les embrouilles et je ne connaissais pas cette chienne...

Une odeur vint interrompre mon dîner. Un chien approche, un chien que je ne connais pas. Je relève la tête et cherche le canidé du regard. Finalement, je le trouve ; c’est ne grande chienne bouvier bernois qui s’approche. Qu’est ce qu’elle veut ? Ma viande ? Me supprimer ? Ah, si je comptais le nombre de chiens qui veulent ma peau... Je me suis déjà faite attaquée en pleine rue ! Heureusement que Falco était là, sinon je ne serais plus de ce monde... Je ne dis pas que je ne peux pas me défendre seule, mais ces deux chiens étaient beaucoup trop puissants, il faut se l’avouer.

Je me lève, prudente, puis je la fixe du regard, tentant de deviner ses intentions. Elle n’a pas l’air menaçante, mais c’est peut-être juste pour baisser ma garde. Moi, paranoïaque ? Non, juste prudente. Finalement, elle me lance :

"Heu... bonjour."

Elle porte l’odeur du quartier Est, je connais quelqu’un qui à cette odeur, mais qui ? A, oui, la petite chienne blanche que j’ai rencontrée au petit bois. J’ai l’impression qu’elle a un peu faim... Ne me demandez pas comment je sais ça, je ne pourrais pas vous répondre. Je le sais, c’est tout. Bref. Donc je reste debout, l’observant fixement, cherchant toujours à savoir ce qu’elle veut faire. Je lui réponds :

- Bonjour, tu es ?..

Bon, je devrais parler avec un peut plus de douceur, et peut être aussi avec un peu plus de respect ? Déjà qu’avant, je n’étais pas très douce, ma toute nouvelle paranoïa me rend encore pire. Je devrais apprendre que les autres canidés ne veulent pas tous me tuer, et je le sais en plus, ils ne veulent pas tous ma mort ! Bon, j’arrête mon délire. Et puis, elle n’a pas l’air méchante.

Invité

La chienne s'était mise debout et me regardait fixement. Son regard était emplie de méfiance, elle était prudente ce qui était plutôt normal avec toutes ses histoire de quartiers qui se battent les uns contre les autres. Maintenant qu'elle était debout, je voyais pourquoi j'avais cru qu'elle était une louve, elle y ressemblait vraiment. J'avais déjà entendu parler de ces chiens-loups mais ceux que j'avais vus n'y ressemblaient pas autant qu'elle.

"Bonjour, tu es ?.. "

Oula, son ton était dure et sans aucuns respect. Qui était donc cette lou... chienne pour se permettre de parler comme ça? Je devrais peut-être faire attention à elle. Je me détachais de la douce odeur de la viande qui se trouvait encore par terre et me concentrais sur celle de la chienne... elle avait l'odeur de la meute de l'Ouest. Je me demandais ce que j'allais lui répondre... Lui donner mon nom était une évidence, elle avait dû sentir que je venais du quartier Est, je pouvais donc le lui dire. Mais je devrais peut-être garder mon rang pour moi... Je savais que certains chiens étaient totalement contre la paix entre les meutes... Moi, je ne comprenais pas trop cette histoire de guerre. Je n'avais rien contre les autres meutes mais si l'une d'entre elle faisait quelque chose à l'un des chiens de ma meute... Je ne pourrais faire autrement que de ... m'occuper du chien responsable du malheur du chien...

J'étais maintenant moi aussi sur mes gardes. Si cette chienne tentait quelque chose, je pourrais la contrer. Mais ces allure de louve me donnais une impression d'infériorité, je ne savais pas pourquoi mais quelque chose en moi me disait qu'elle n'était pas n’importe qui...

"Nilane. Du quartier Est."

Mon ton était le même que celui que j'avais employé tout à l'heure. Calme et respectueux. J'avais pour principe de voir tout le monde égale et je savais que pour que quelqu'un te respect, il fallait que toi aussi tu le respect... ou qu'il est peur de toi. Je préférais quand-même la première solution. Elle était plus calme et moi, j'aime ce qui est calme...

La chienne semble déjà plus sur ses gardes après mon accueil... Peu chaleureux. Mais bon, je préfère être une parano’ asociale plutôt qu’une chienne ouverte aux autres... Et morte. Je tiens à la vie moi. Et j’ai une meute à protéger. Je préfère ne pas prendre le risque de mourir si jeune et en laissant la meute sans meneur.

"Nilane. Du quartier Est."

Nilane, Nilane... Où j’ai bien pu entendre ce prénom ? Il me semble que c’est quelqu’un d’important... A, oui, la jeune chef du quartier Est. Parfait, parfait. Ce n’est pas que j’ai un plan maléfique pour conquérir le monde en tête, juste que j’aime bien connaître mes voisins de quartier. Je me détends un peu mais reste quand même sur mes gardes. Même si elle est chef, elle peut peut-être vouloir me prendre en traître.

Finalement, je m’assois sur le sol dur et froid de la rue, sans quitter l’autre canidé du regard. J’essaye de me convaincre qu’elle ne me veut pas de mal, mais mon instinct de survie mêlé à ma paranoïa rend la tâche assez difficile. Je demande à la grande chienne :

- Chef du quartier, c’est ça ?

Spoiler:

Invité

Après ma déclaration, la chienne sembla réfléchir. Comme si elle essayait de se souvenir de moi... Mais elle ne pouvait pas savoir qui j'étais, je ne l'avais jamais vu et encore moins parlé. J'aurais peut-être dû lui demander son nom...

Elle s'assoie par terre mais ne cesse pas pour autant de me regarder... Elle se méfiait vraiment de moi. Je devrais surement en faire de même. Mais je n'avais pas envie de rester sur mes gardes pendant je ne sais combien de temps. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, cette chienne, le temps qu'elle ne s'en prenait pas à mon quartier et à ma meute, je ne lui ferais rien. Enfin, si elle me sautait dessus je me défendrais bien sure mais sinon, je la laisserais tranquille. Les humains ont une phrase que j'aime bien : "ne fais pas à autrui se que tu ne veux pas qu'on te fasse."

"Chef du quartier, c’est ça ?"

Sa remarque me sortie de mes pensées... Ha, en faite, elle me connaissait vraiment. Qui pouvait-elle bien être? J'avais beau fouiller dans ma mémoire je ne me souvenais pas l'avoir déjà rencontré... ou alors mon nom était plus connu que ce que je pensais. Bon, j'allais faire quoi maintenant? Lui dire que, oui, c'était bien moi. Ou alors partir en courant? Ok, pas besoin de beaucoup réfléchir pour savoir que la deuxième solution était complètement stupide... Ho, je sais...

"Qui es-tu?"

Et toc! Au lieu de lui répondre, je lui posais une autre question. J'avais un peu hésité entre la tutoyer et la vouvoyer mais elle, elle m'avait tutoyée alors pourquoi ne pas me permettre d'en faire autant? Je m'asseyais devant elle, la regardant droit dans les yeux, non pas pour la provoquer mais plus pour essayer de lui faire comprendre que je n'avais rien à cacher et que j'étais honnête.

Elle semble surprise que je sache son nom. Pourtant, ça me paraît logique que les noms de chefs soit connus, et encore plus par les autres chefs. A, mais oui, elle ne sait toujours pas que je suis moi aussi meneuse. Elle ne répond pas a ma question ( de toute façon, je suis quasiment sûre qu’elle est chef ) et me demande à la place :

"Qui es-tu ?"

Qui je suis ? Tout simplement une chienne au caractère tellement imprévisible et différent que la plupart des chiens me connaissent avant même de m’avoir rencontrer. Bon, ça fait un peu prétentieux, mais c’est assez vrai. Par contre, les chiens qui me connaissent sans m’avoir déjà vu on souvent une mauvaise image de moi...

Elle s’assoit devant moi et me regarde dans les yeux. Finalement, elle n’est peut être pas une tueuse qui supprime ses ennemis. Bon. Je me détends encore un peu avant de lui répondre, calment un peu le ton de ma voix :

- Luna, chef de l’Ouest.

Invité

Me voyant m'assoir par terre devant elle, la chienne semble se détendre un peu. Elle me répond d'une voix plus calme que celle qu'elle avait eue avant.

"Luna, chef de l’Ouest."

Sur le coup, j'étais étonnée. Je ne m'attendais pas vraiment à cette réponse. Il est vrai que je voulais rencontrer les Alphas des autres meutes, pour pouvoir me faire une idée d'eux, mais je ne m'attendais pas à rencontrer l'un d'entre eux comme ça en ville. Maintenant que j'y pense, j'aurais dû me douter que je risquais de les rencontrer ici, dans un endroit neutre, là où tout le monde peut aller sans risques... enfin, plus ou moins sans risque.

J'avais entendu parler de cette chienne qui ressemblait étrangement à une louve, mais je n'avais pas fait le rapprochement avec la chienne que je venais de rencontrer. Elle était l'Alpha de l'Ouest, le quartier à l'opposé du mien. Ce que j'avais entendu dire était très vague et parfois contradictoire. Mais les deux choses que j'avais retenu et qui semblait revenir dans les rumeurs était qu'elle n'était pas connu pour sa douceur et qu'elle était légèrement paranoïaque. Pour ce dernier point, je pense que plus ou moins tous les chiens le sont ici. Avec ses guerres de quartiers...

"Ho, pardon, je ne t'avais pas reconnue. Enfin, nous ne nous sommes pas encore vu mais en temps qu'Alpha, j'aurais dû savoir..."

C'est vrai, j'étais un peu gênée de ne pas avoir été capable de la reconnaitre contrairement à elle qui m'avait directement "démasqué". Tant pi, ce n'était pas grave. J'avais bien le droit de faire des erreurs et de toutes façon, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait. Moi en tous cas, j'aimerais bien faire connaissance avec elle. Connaitre les autres Alphas peut être un bon atout en cas de besoin... Non pas que j'ai de sombres idées derrière la tête mais les connaitre pourrait peut-être éviter certains conflits...

Elle semble étonnée d’apprendre que la chef de l’Ouest, c’est moi. Pourtant, je suis bien le genre de chienne qui impose le respect. Ni par la force, ni par le respect de l’autre, mais tout simplement par ma présence. On sent tout de suite que je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pattes. D’ailleurs, c’est plutôt l’inverse : c’est moi qui marche sur les pattes des autres. Surtout quand on ne me respecte pas. Le respect est une notion importante pour moi.

"Ho, pardon, je ne t'avais pas reconnue. Enfin, nous ne nous sommes pas encore vu mais en temps qu'Alpha, j'aurais dû savoir..."

Je la regarde, assez surprise de la voir se confondre en excuses. Mo même, je ne connais pas tout les chefs. Enfin juste de nom. Le seul que je connais assez bien, c’est Falco, chef du Nord. La chef du Sud, je crois que c’est une husky vairon, Ambre il paraît... Bref. De toute façon, le Sud est en quelque sorte un allié. Tout comme l’Est. C’est plutôt le Nord qui représente un ennemis. Mais bon, je ne vais pas provoquer de guerre. La paix me convient très bien. Et puis de toute façon, je dois quelque chose à Falco. Il m’a « sauvé la vie », tout de même.

Toujours assis en face de la jeune chef peu expérimentée, je l’observe. Elle me rappelle moi à mes débuts en tant que chef. j’étais moi aussi pas très à l’aise, ni très confiante. Je ne savais pas si la meute m’acceptais. Mais maintenant, ils me suivraient les yeux fermés et je leur fait totalement confiance. C’est comme une deuxième famille. Finalement, je lui réponds :

- C’est pas grave, t’es chef depuis peu, tu n’peux pas connaître tout le monde. On est tous passés par là.

Invité

"C’est pas grave, t’es chef depuis peu, tu n’peux pas connaître tout le monde. On est tous passés par là."

Sa phrase me rassura un peu. Bon, je n'étais pas la seule à être comme ça. Et puis, en plus de ne pas être Alpha depuis longtemps, je faisais parti des plus jeunes. Cette chienne ne semblait pas si méchante que ça enfaite, elle paraissait même gentille en parlant comme ça.
Me demandant si elle pourrait peut-être m'aider à "apprendre le métier", je baissais la tête en sa direction, simple signe de respect envers mon ainée. J'avais peut-être l'air ridicule à faire ça, mais ça m'importait peu. De toute façon, les autres pouvaient bien se moquer de moi, ça ne me ferait ni chaud, ni froid : ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent.

"Tu pourrais me dire deux-trois trucs que doivent savoir les Alpha... je ne sais rien de ce que je dois faire en tant que tel... du coup, je l'avoue, je fais ce que je pense être bien mais je ne suis pas sure de bien faire. "

Je me demandais quelle tête pourrait bien faire Luna face à ma demande et à mon aveu, et ce qu'elle en penserait. Je me demandais aussi si elle allait bien vouloir répondre. Je relevais la tête pour la regarder de nouveau d'égale à égale. Et j'attendais sa réponse...

La chef du quartier Est baisse la tête, sûrement en signe de respect envers aînée. Et mais attends, c’est moi, son aînée ! J’aime beaucoup ce sentiment d’être respectée... mais je ne vais pas lui montrer. Après tout, c’est ma « collègue ». Elle est au même niveau que moi, sauf qu’elle n’a pas l’expérience.

"Tu pourrais me dire deux-trois trucs que doivent savoir les Alpha... je ne sais rien de ce que je dois faire en tant que tel... du coup, je l'avoue, je fais ce que je pense être bien mais je ne suis pas sure de bien faire. "

Elle relève la tête et me regarde dans les yeux. Moi, lui donner des conseils ? Bon, moi je veux bien, mais je ne sais pas vraiment par quoi commencer... Et puis je ne sais pas non plus ce qui lui pose le plus problème. Et puis surtout, je ne suis vraiment pas douée pour donner des explications claires... Donc, par où commencer ? Je me le demande bien... Autant lui demander son avis. Et oui, le maître à aussi parfois besoin de l’avis du novice.

- Tu as besoin d'avoir des informations sur quoi en particulier ?

Spoiler:

» Nilane, comme l'eau qui dort
» ~Balade en foret, nouvelle rencontre~